Question :
Sachant que nous avons dégusté 5 bouteilles (750cl x 5) de « mousseux », que chacune offre 6 flûtes (12,5 cl) à 6 dégustateurs, combien de bulles avons-nous percutées dans la soirée?
Considérant que dans chaque flûte s’éclatent 1 045 014 million de bulles, nous avons donc au total capturé 31 35 420 millions de bubbles, soit 5 225 070 de molécules de C02 par gosier !
Calcul évidemment approximatif si on considère la température de service (8°), le niveau de remplissage du verre, sa forme, la méthode de versement, l’hydrophobie de la paroi du verre et… l’âge du dégustateur en chef, moi, dont ce soir-là c’est aussi l’anniversaire !
Alors, on a bu quoi ?
1/ préambule champenois, comme il se doit, on y coupe pas ! Avec un grand cru de BB (blanc de blanc ou chardonnay), une cuvée « Eloquence » du domaine Vergnon moins bavarde que caressante, dans un style pur et crayeux. Un authentique Côte des blancs qui nous montre la vérité sur le chemin du terroir…
Un fromage triple crème, un Monsieur Brillat-Savarin sur un pain aux noisettes a révélé sa magie.
2 /haute « Voltige » pour la cuvée éponyme, un cépage viognier du pay d’Oc, un brut élaboré par la cave des Collines du Bourdic en méthode traditionnelle (ou champenoise) aux notes d’agumes et en équilibre sur une truite fumée en bio.
3/ « Papillette » rosé, un crémant du Jura proposé par la fruitière vinicole de Pupillin à base du cépage poulsard, léger, gouleyant mais robuste avec des tanins présents et bienveillants. Andouille poivrée de Guéméné et pruneau au lard croustillant ont salué sa générosité.
4/ retour aux fondamentaux avec « Nouveau-Nez » du domaine de la Grange Tiphaine (Montlouis-sur-Loire) , une quille en pétillant naturel. Un mioche adopté immédiatement, un môme nature et merveilleux mis en bouteille en cours de fermentation (2015) qui attendait son heure et qui est accueilli comme le Messie ! Accord avec des huîtres fines de claires, un poil trop iodées pour le bébé mais… il n’en est pas resté !
5/ ah! du rouge presque noir, un effervescent issu des cépages gamay et grolleau, un crémant ligérien du Château d’Avrillé qui offre un bouquet de gourmandises fruitées/acidulées comme la fraise, la griotte et la groseille. Le grué péruvien enrobé de chocolat (éclat de fève de cacao torréfiée) nous fait voyager hors du temps. Le voyage gusto-temporel aurait pu s’arrêter là…
Mais non ! Si le vin a fait vibrer les papilles et tourner les têtes, c’est en accord avec Janis Joplin et Patti Smith qui s’éclatent sur mon antique platine que nous buvons une dernière gorgée fraîche d’un élégant pinot noir alsacien tout en air et dentelles.