De l’entrée au dessert, on s’est baladés dans le ventre de Paname. Si ce n’est plus dans les Halles que l’on fait son marché, c’est dans Paris intra-muros que je me suis approvisionnée. Cueillette sur toit-terrasse, parking recyclé, sous-sols de magasins, garage ou ancien collecteur d’eau, je suis allée à la découverte de l’hydroponie, l’aéroponie, la bioponie et de ces start-ups qui ont faim d’innover, de faire du bon miamiam et du bon glouglou et qui y réussissent !
On attaque avec la fraîcheur citronnée d’une cuvée bio Lutèce (les Vignerons parisiens) issue d’un assemblage de cépages méditerranéens (viognier, roussanne, marsanne) sur un trio de mozarella. Dense et juteuse, la buffala de chez Nanina décroche la timbale ! Coulée de de confit de tomates (Agripolis) et crackers au thym (Farmhouse).
S’ensuit du jamais vu dans une dégustation, du pas bon, une franche piquette, irrésistible pourtant ! Née, élaborée au pied de la butte Montmartre, le gamay de la cuvée du clos Montmartre fait l’unanimité contre lui. Enfin, le produit de la vente de ces bouteilles va aux bonnes oeuvres du 18ème.. Mais redressé par le Prince de Paris ( jambon de cochon de la rue de Charonne) allié à la magie d’un chêvre demi-frais (la Laiterie de Paris) et de quelques micro-pousses (moutarde, basilic), aux saveurs exubérantes (Yumi), la bonne humeur revient.
Retour aux fondamentaux : une belle cuvée de cinsault bio (les Vignerons parisiens), souple aux tannins légers sur la cerise et la framboise. Poignée de shitakés (La Caverne) poëlés à l’ail, coeurs de choux Kale (Farmhouse) et régal de fromage de vache double crème (Excelsior, la Laiterie Parisienne).
Comme on est bien dans le 18ème, on s’enfonce dans La caverne avec leurs pleurottes rôties au four, quelques feuilles d’endives craquantes dopées par l’amertume réconfortante d’Ernestine, une bière IPA (Brasserie de la Goutte d’Or). Le fumet d’une scamorza fumée (Nanina) complète les accords.
Enfin vient le temps du dessert. Faute de fraises (Agricool), c’est un riz au lait entier (la Laiterie de Paris) qui envahit moelleusement la bouche. Pour réveiller nos papilles qui commencent à paresser, une bonne rasade de gin (la Distillerie de Paris) aromatisé aux fruits rouges (Farmhouse) dynamisent nos sens !
Zut! On a oublié de goûter le miel (Mugo). Rendez-vous sur les toits de l’Opéra de Paris pour tester ce nectar.