28 février 2020. La route des rouges

C’est en compagnie de joyeux grumeurs que s’est déroulée la soirée. Les convives ont donc grumé, mâché et très peu craché ! Ils ont d’abord sniffé et joué avec la roue des aromes puis observé le vin pleurer, pratiqué la rétro-olfaction (génuflexion en langage sabrinesque-cqfd), tenté de reconnaître les cépages et les régions viticoles. Enfin, découvert sous la chaussette masquée les dit-vins !

« Préambulles » rosé avec un assemblage ligérien effervescent (gamay et pineau d’aunis) qui respire le pif nature, le bien-être d’un vin issu d’une micro-parcelle labourée au cheval de trait dans un jardin extrordinaire où cohabitent vignes, lavandes, verger et potager. Une douceur pétillante, appelée « petnat » de la Table rouge qui s’éclate en rencontrant une salade de fraises au poivre noir de Kompot, un camembert de chêvre et un Selles sur Cher pour l’accord de terroir.

On va se promener dans les « Bois Vaudons« , un domaine situé à Montrichard dans le Cher (à mon coeur). Avec un gamay tranquille, bio, séveux, plein, dynamique sur les petits fruits rouges. Un tout guilleret qui s’enthousiasme d’être bu avec un pâté de tête de la maison Vérot et une jolie salade choux rouges-myrtilles.

On quitte la Touraine pour la « petite Suisse girondine » (rive droite de l’estuaire) pour y découvrir les cépages bordelais : le merlot pour les Côtes de Blaye et le cabernet pour les Côtes de Bourg. Esprit et corps pour ce 2016 en AB du domaine Bel Air-Royer, droit dans ses bottes, finement boisé et réglissé. A la suite d’ un énergique carafage s’expriment élégamment les petits fruits noirs de rigueur.

Ensuite, roulements de tambour avant l’ouverture dans un silence tendu du Côtes de Bourg, un domaine Tayac 1995 ! Bouchon humide qui sent bon la vie, le vin est transvasé en carafe de décantation avec précaution et révèle à la dégustation une robe tuilée, un peps étonnant, de la vigueur et de la fraîcheur ! On adore ! Une salade de betteraves crapaudines aux framboises fraîches et boudin noir complètent la palette gustative. Accords de saveurs validés.

Le voyage continue dans le Languedoc-Roussillon. Le domaine Coupe-Roses, en Minervois, nous offre toutefois une petite déception. Sa majesté, le cépage syrah, a subi une légère altération dû à un problème de bouchon. La cuvée Orience 2015 bio n’en demeure pas moins un vin dense, profond , très expressif sur des notes  d’épices orientales et de garrigue. Salade de haricots rouge-piment d’espelette et chocolat cru parfumé à l’ail noir sublime le côté sauvage de ce vin en parfaite symbiose avec la mortadelle à la truffe !

Commencée en douceur, la dégustation retourne à la gourmandise avec une cuvée du cépage grenache mutée sur grains suivie d’ élevage oxydatif . Un Maury 2009, vin doux naturel du Roussillon, qui charme les papilles en offrant des notes de caramel, de cacao et de fruits confits. Evidence gustative avec un panetonne italien et ravissement général pour l’accord roquefort et chocolat noir d’Equateur à 70%, pistaches et amandes légèrement torréfiées.

La route des rouges s’achève ce soir avec la découverte de ces trois terroirs viticoles et continue le vendredi 27 mars à 20h.  Nouveaux cépages, nouveaux terroirs et nouvelles émotions olfactives et gustatives à prévoir ! On s’inscrit sur parissurvins@gmail.com